Ce matin je me suis retrouvée à dire à Dieu en prière, ‘Seigneur, je n’ai aucune raison de me plaindre, je Te trouve irréprochable’. Pour certains, parler ainsi c’est de la présomption, pour d’autres ces paroles sont sources de guérison. Soyons vrais, il nous arrive souvent, trop souvent d’ailleurs, consciemment ou inconsciemment de reprocher quelque chose à Dieu, de trouver qu’Il n’a pas assez bien fait. La vie nous présente des situations qui pointent subrepticement Dieu du doigt, qui nous plongent au fond d’une fosse émotionnelle et dans la plus grande perplexité théologique. Ainsi, lorsque je me suis entendu dire ces choses, j’étais, et on peut le comprendre, totalement ravie ; enfin, mon enfant, tu grandis. Oui, je célèbre Dieu. Il ne m’a rien fait de mal. Cela me réjouit profondément, je me réjouis de ce qu’Il ne m’ait fait aucun mal, mais je me réjouis encore plus du fait que j’en sois consciente.
Tout serait donc devenu parfait dans l’univers Bola ? Point; mais Dieu Lui est parfait et ses agissements me concernant aussi. Au dernier bilan il y a beaucoup à améliorer dans ma sphère de vie actuelle. En d’autres termes j’ai une longue liste de choses que j’aimerais changer, et comme tout pasteur, ou peut-être tout être humain, de personnes que j’aimerais voir changer. J’ai aussi une longue liste de circonstances que j’aimerais voir changer mais Dieu n’est aucunement responsable de ces manquements. Pourtant notre compréhension limitée de la complexe interaction entre le monde déchu et le mal qui lui est inhérent, la souveraineté divine, et le libre arbitre de l’homme, nous pousse à tenir Dieu pour responsable de tout ce qui ne va pas.
Même nous autres qui chantons allégrement ‘Dieu est bon’ tous les dimanches nourrissons parfois des rancunes sécrètes contre Dieu car nous estimons que après tout Il est Dieu, Il peut tout faire, et voila une chose qu’Il n’a pas faite pour moi, ce n’est pas juste. Parfois c’est aussi que de par nos relations privilégiées avec Lui nous pouvons avoir des attentes plus grandes, qui si elles sont frustrées nous font perdre un peu de notre passion et notre zèle, et nous devenons moins surs de vérités qui nous avions épousées auparavant. Les coupables, une certaine déficience théologique, une certaine obsession avec soi doublée du désir à tout prix d’éviter toute souffrance, et aussi une certaine incapacité de l’homme à percevoir la réalité spirituelle, sans oublier la rébellion.
Je n’ai pas encore toutes les réponses, il y a des choses que je sais, d’autres sur lesquelles je réfléchis, et j’accepte que je ne sais pas. Ce que je sais, toutefois, c’est que les choses ne sont pas toujours telles qu’elles paraissent, que mes choix sont pour beaucoup dans les circonstances que je vis, que le mal est une réalité et l’opposition démoniaque aussi, que des gens brisés n’ont pas besoin de recevoir des ordres de Dieu pour faire du mal a d’autres, que Dieu souvent me tire d’affaire de manière inespérée et spectaculaire, que ce n’est pas tout ce que désire ma chair qui me sera donné, que le sacrifice et l’abnégation sont tout aussi fondamentales à la foi que la bénédiction et la prospérité.
Mais, par dessus tout, je sais ceci, que Dieu est bon, totalement et complétement bon; que Dieu est lumière et il n’y a pas en Lui de ténèbres, selon les Écritures; que je suis aimée, précieuse, mais pas gâtée et pourrie. Je sais, à l’instar du vénérable Polycarpe, qui, menacé de souffrir le martyr, refusa de renier Jésus et déclarer ‘César est Seigneur’ que ‘pendant …………… années je L’ai servi et Il ne m’a jamais fait aucun mal’. Ainsi peu importe ce qui se passe ou pourrait se passer, peu importe ‘qui’ se passe ou pourrait se passer, je sais une chose, Dieu n’est nullement fautif. Le concernant je n’ai aucune raison de me plaindre, car je sais ceci, ‘Il ne m’a jamais fait aucun mal’.
Shalom !