La prédication – la folie, la frustration et le triomphe

Quelqu’un s’est approché pour me parler récemment après une réunion, rayonnant et heureux. Deux jours avant c’était l’inverse ; entretemps il a écouté la parole de Dieu sur le web, il a assisté au culte et entendu la prédication, et Dieu l’a touché par Sa parole. Deux jours avant m’a-t-il dit, j’étais déprimé, j’en voulais à tout le monde, je me voyais comme victime, là j’ai pardonné, je suis libre, je veux avancer. Pourquoi ? Parce que la parole de Dieu est puissante pour changer les vies lorsqu’elle est reçue comme dans la parabole du semeur avec un cœur bon et honnête.

Ma parole, dit Dieu par le prophète Jérémie est comme le feu qui brise le roc, elle l’était, et elle l’est toujours. J’ai été marquée il y a quelques années par une expérience avec Dieu dans les petites heures du matin lors d’un voyage. Travaillée longuement à 4 heures du matin plusieurs jours de suite lors d’un voyage aux antipodes, j’ai appris l’importance de se focaliser sur l’appel et les dons de Dieu, je devais me concentrer sur la prédication et l’enseignement de la parole de Dieu et éviter toute déviation dans d’autres activités sous la pression des attentes des gens autour, mais qui ne correspondaient en rien à Son appel et Ses dons. L’onction se manifeste dans l’obéissance dans l’exercise du don et non pas ailleurs. Je l’ai vu se réaliser.

Le serviteur de Dieu devrait honorer la parole de Dieu et apprendre à ses auditeurs à apprécier et à être attentifs à la parole qui est prêchée, à la serrer dans leur cœur et la mettre en pratique.  Notre prédication ne peut être du divertissement dont notre auditoire se régale pour un temps et s’empresse d’oublier. Et il incombe au prédicateur de prêcher avec puissance, avec détermination et dans la ferme intention de parler comme de la part de Dieu que son discours plaise à ses écouteurs ou pas. Nous représentons le peuple devant Dieu mais plus que toute chose nous devons représenter Dieu devant le peuple, nous devons déclarer Son cœur, porter et révéler Sa parole, partager cette parole de vie qui sauve, guérit, délivre et libère, ce feu qui brise les rochers en menus morceaux.

Elle l’a fait du temps de Moïse, lorsque Dieu leur a demandé de mettre Sa parole dans leur cœur et dans leur âme, d’en parler dans la maison, en voyage, en se couchant et en se levant et ainsi bénéficier de Sa force et Sa puissance; elle l’a fait du temps de Jésus qui a prêché avec une autorité trouvée époustouflante par ceux de Sa génération ; elle a transformé Saül persécuteur meurtrier en Paul, prédicateur émérite du même évangile dont il s’était fait le pourfendeur ; elle a transformé le lâche Pierre en géant, elle a même transformé certains de ceux qui scandaient ‘crucifie-le’ en disciples de la croix. Elle a pris aussi cette païenne ennemie de Dieu, calomniatrice de la Bible, se croyant des plus intelligents et l’a transformée en amoureuse de Jésus. Oui j’ai vu des vies radicalement changées, des guérisons physiques et émotionnelles sous l’influence de la prédication ointe de la parole de Dieu, lorsque l’on accepte de la recevoir.

Quelqu’un avait demandé à Billy Graham quel conseil donnerait-il aux jeunes prédicateurs, sa réponse, ‘priez et étudiez’; et dans son autobiographie il affirme que s’il devait tout recommencer, il prierait plus et étudierait davantage. A quelle fin ? Afin de prêcher. Dans certaines églises ‘nouvelle vague’ on décrie la prédication que l’on délaisse en faveur de ‘conversations’ ;  personne ne veut écouter une prédication ; ce serait reconnaître l’autorité du prédicateur pour déclarer une parole de que l’on ne connaissait pas ou que l’on avait délibérément négligé. Après tout l’opinion de chacun est tout aussi valable. J’imagine une classe de première année de médicine où les étudiants se considèrent aptes à argumenter avec le professeur sur l’anatomie humaine et les principes du diagnostic; dans tous les domaines les hommes reconnaissent une vérité en dehors d’eux-mêmes qu’ils ont besoin d’acquérir, sauf lorsqu’il s’agit de Dieu.

Ainsi nous prêchons, et nous prêchons, et nous prêchons, nous expliquons Christ, vérité, doctrine, afin que les hommes entendent ; nous corrigeons, reprenons, sous l’impulsion de l’apôtre Paul, pour que la vérité soit connue de tout homme, et afin de pouvoir dire comme Paul avec une conscience nette ‘je suis pur du sang de tous’, ma traduction en anglais dit littéralement ‘je suis innocent du sang de tous.’ Dieu a choisi de sauver par la ‘folie’ de la prédication. Un serviteur de Dieu se doit de se concentrer sur la prédication, il ne peut trop en faire, et il ne peut trop bien le faire. Combien même nous pouvons bien le faire, nous sommes toujours confrontés à la frustration de la prédication, et n’est entièrement satisfait de sa prédication que le prédicateur qui a peu de révélation de Dieu. Qui d’entre nous ne ressent pas son incapacité à décrire l’indescriptible, à dire l’indicible ; à communiquer la vrai mesure de Celui avec qui nous communions au quotidien et qui a totalement captivé nos cœurs ?

N’est-il pas vrai que lorsque tout a été dit et fait, lorsque tout a été achevé – la prédication, la proclamation, et la perspiration, il nous reste toujours, dans notre for intérieur le sentiment que nous n’avons pas dit le quart de ce que nous savons, le huitième de ce qui pouvait être dit, et ne serait-ce qu’une portion infinitésimale de ce qu’il y aurait à connaître ? C’est la grâce divine que Dieu sauve par la prédication.  C’est une grâce à laquelle il nous incombe de prêter attention. Nous devrions écouter chaque message comme si c’était la première fois que nous entendons le prédicateur, écouter chaque verset comme si nous venions d’en faire la connaissance, méditer chaque message comme si c’était, parce que ca l’est, le moyen choisi par Dieu pour façonner et transformer nos vies et c’est cela le triomphe de la prédication.

Shalom :

 

 

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