Récemment j’ai ouvert ma boîte aux lettres pour y trouver, surprise, surprise un paquet cadeau. Je l’ai ouvert et voici qu’à l’intérieur se trouvaient 2 mugs à thé. Quel ne fut mon étonnement lorsque j’ai lu la petite carte dans la boîte, et vu de qui et de quoi il s’agissait ! Le cadeau en effet venait de quelqu’un à qui j’étais venue en aide dans un contexte professionnel (et non pastoral), sur une affaire qui ne m’avait demandé qu’un léger effort pécuniaire, et impliquait plus de gentillesse que de réel travail. Je me disais par ailleurs que je n’avais pas assuré jusqu’au bout car je n’avais pas donné suite à mon intention de rappeler plus tard la personne pour savoir comment les choses s’étaient arrangées.
Mais voilà que elle m’exprimait sa gratitude, et la faisait d’une manière, vu la nature du cadeau, qui montrait qu’elle avait pris la chose à cœur, car mon amour pour le thé est …. J’étais surprise et touchée par le geste ; touchée parce que du côté pastoral c’est mon pain quotidien que d’apporter de l’aide aux gens, une aide comparée à laquelle ce que j’avais fait pour cette personne semblait dérisoire. Or, elle était sincèrement reconnaissante et l’a exprimé avec délicatesse. Cela m’a, bien entendu, poussée à réfléchir, encore une fois, à la nature de la gratitude, à la pensée de Dieu en la matière. Gratitude, reconnaissance, actions de grâces jalonnent les pages des Ecritures.
‘Soyez reconnaissants’, ‘faites des actions de grâces’ nous dit la parole de Dieu ; la reconnaissance est exprimée envers les hommes et envers Dieu. Et il ne s’agit pas d’un ‘merci’ désinvolte dit par obligation, non, il s’agit de gentillesse, de respect et d’honneur accordés à celui qui nous a dispensé sa faveur. Sans cesse je répète aux miens ‘ lorsqu’une personne vous a été d’un grand secours, elle doit devenir sacrée à vos yeux, et si le monde entier devait se retourner contre elle, vous ferez bien de garder silence, éviter le jugement et rengainer votre épée. N’oubliez pas qu’elle était là pour vous lorsque personne d’autre n’y était.’ Nous ne devons pas être si prompts à tourner le dos aux gens qui ont été des instruments de miséricorde dans nos vies. Oui, la gratitude compte ; c’est une mesure de ce que nous valons en tant qu’homme et femme de Dieu.
Ceux qui lapident les prophètes vivront une famine de la prophétie, nous ne pouvons pas déshonorer ceux par qui Dieu nous bénit tout en continuant à réclamer la bénédiction de Dieu. Attention à une éducation qui développerait chez les enfants le sentiment exacerbé de ce que tout leur est dû, et les transformerait en adultes égocentriques qui prennent en rouspétant, indifférents à ce que l’aide apportée coûte à leur bienfaiteur et sans le moindre sentiment de reconnaissance envers ceux qui leur ont tendu la main dans leur besoin. Nul ne nous doit rien, tout est par grâce et nous devons apprendre à apprécier à la fois tout le bien qui nous est fait et ceux par qui il vient ; en cherchant le moyen d’être une bénédiction pour eux. Soyons clair, il ne s’agit pas de faire des cadeaux non, il s’agit plutôt de garder un bon cœur et une bonne attitude, et ne pas oublier le bien qui nous est fait.
Le psalmiste le dit si bien lorsqu’il interpelle ainsi son cœur, concernant Dieu, “N’oublies aucun de ses bienfaits” et continue en énumérant les actes de bienveillance de Dieu à son égard. Les actions de grâces sont le socle et la porte de la louange. Lors de notre réunion du jour de l’an, alors que nous priions, nous avons passé plus de temps à exprimer notre reconnaissance envers Dieu que ce que j’avais pensé. Il me semblait que nous avions besoin de continuer, que nous devions exprimer davantage de gratitude envers Dieu. Il ne s’agit ni de marmonner quelques mots ni de hurler nos actions de grâce à Dieu, un peu comme un enfant qui remercierait ses parents parce que cela lui a été inculqué et il sait que les parents l’attendent alors qu’il n’éprouve aucune reconnaissance. Il s’agit plutôt de cœurs émus par la conscience de la bonté de Dieu à notre égard ; c’est un lieu d’ouverture, de sincérité et d’humilité, où nous reconnaissons notre dette envers notre Père.
Et parfois il faut un peu de temps pour que les gens arrivent à ce niveau dans l’Esprit, mais nous y sommes arrivés ; et la réunion de l’après-midi fut glorieuse, imprégnée de la présence de Dieu. C’est que nous avons montré notre reconnaissance et une plus grande faveur est venue se poser sur nous. En effet la gratitude attire une plus grande faveur. Donc, soyez reconnaissants. Dieu vous connectera avec des personnes qui vous tendront la main dans la difficulté, qui vous donneront la solution à l’énigme avec laquelle vous vous débattez, qui écouteront lorsque vous aurez besoin de parler, qui prieront pour vous et déverseront l’amour sur vous ; décidez d’ores et déjà que vous allez les honorer et leur être reconnaissants, à eux et à Dieu, Celui qui les a mis sur votre chemin. Et alors que vous dites du bien de et faites du bien en retour à ceux qui vous ont fait du bien, vous verrez certainement le bien se multiplier dans votre vie. Et maintenant c’est l’heure du thé.
Shalom!