Il y a quelque temps, je regardais pendant qu’un leader chrétien parlait d’un projet audacieux qu’il était en train de préparer. Son interlocuteur l’en a félicité et vivement encouragé et a conclu la conversation en exprimant le vœu que ce leader ne se retrouve pas face à une opposition virulente. Et alors, je me suis dit, qu’est-ce que ca change ? Par la suite j’ai eu à penser à un éducateur nigérian athée non-conformiste aujourd’hui décédé, Tai Solarin. Tai Solarin avait l’habitude en guise d’au revoir de dire à son interlocuteur ‘Que ton chemin soit rude’. Il était convaincu que l’adversité forge le caractère et un caractère forgé te permettra de vivre victorieusement. Il ne croyait pas qu’il faille éviter ou fuir l’opposition, plutôt la contrer de face. J’irai jusqu’à dire qu’en cela sa pensée se rapprochait davantage de la Bible que ce qu’il imaginait et que celle de certains croyants.
Certes, en tant que chrétiens nous ne souhaitons l’adversité à personne, toutefois, on peut se demander si nous ne sommes pas allés trop loin dans le sens inverse en cherchant à tout prix à éviter tout spectre d’offense ou d’opposition ? Après tout l’épître de Jacques nous appelle à regarder ’comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés. L’adversité et la persécution ne sont pas le barème pour juger si oui ou non vous avez bien fait, cela veut dire tout simplement que vous avez dérangé la quiétude de quelqu’un, et à vrai dire, certains ont bien besoin que leur quiétude soit sérieusement dérangée. Dans notre société il suffit de dire que vous croyez en Dieu pour provoquer l’ire de quelqu’un, c’est ainsi. Ou nous choisissons la politique de l’autruche ou nous nous habituons au fait que nous n’allons pas toujours être aimés.
Nous, chrétiens contemporains avons parfois une peur bleue de susciter une réaction négative quelconque de la part de non-chrétiens parce que ce serait rendre un mauvais service à l’Évangile ; loin s’en faut. Être populaire avec les hommes ne veut pas dire être populaire avec Dieu et vice-versa. Presque partout où il allait l’apôtre Paul se retrouvait face à une opposition virulente, non pas du genre ‘ils ont dit des méchancetés sur nous dans le journal’, mais plutôt du genre ‘ils ont essayé de me tuer et m’ont jeté en prison’ ; pourtant, les gens ont massivement reçu l’Évangile. Rien à voir avec notre génération de chrétiens allergiques à la moindre adversité et au moindre risque. Non seulement Paul n’était pas étranger à l’adversité, il s’épanouissait malgré elle, et même au milieu d’elle. Il ne pensait pas non plus que l’adversité était un frein à la diffusion de l’Évangile, bien au contraire.
En écrivant à l’église de Thessalonique il a rappelé comment il leur avait annoncé l’évangile au milieu de bien de combats et comment ils l’ont reçu avec la joie du Saint-Esprit. Ces personnes sont ensuite devenues un ‘modèle’ pour d’autres croyants et le message du Seigneur a été largement répandu à travers elles. Merveilleux, mais ce n’est pas tout. Il se trouve que non seulement Paul a connu des persécutions à Thessalonique, mais avant même d’y aller, écrit-il, ils avaient ‘souffert et reçu des outrages à Philippe. C’est dire qu’ayant subi des attaques violentes à Philippe, Paul et ses compagnons n’ont guère songé un instant à se réfugier dans leur tanière pour panser leurs blessures et s’apitoyer sur eux-mêmes ; au contraire Dieu leur a donné l’assurance et les a envoyés à Thessalonique où ils ont continué à annoncer l’Évangile en dépit d’une grande opposition, avec des résultats spectaculaires.
Une belle expression celle-ci ‘en dépit d’une grande opposition’. Elle devrait devenir notre leitmotiv alors que nous annonçons l’Évangile et dans tout notre service pour Dieu. Nous ne sommes pas censés craindre l’opposition ou vouloir l’éviter à tout prix, cherchant désespérément refuge pour fuir les regards méchants et les plumes empoisonnées décidées à nous excorier, priant pour une ‘opposition zéro’ ; au contraire, nous devons être de ceux qui ‘en dépit d’une grande opposition’ continuent à s’épanouir, et ce, au milieu de nos ennemies.
Notre foi est celle d’hommes et de femmes courageux qui ont volontairement accepté de mourir pour que l’Évangile puisse être entendu. Et parfois, le seul fait d’être chrétien suffit pour vous attirer des ennuis, provoquer une opposition.
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Une histoire de courage
Il y a des endroits au monde aujourd’hui où des chrétiens font preuve d’un courage inimaginable face à une opposition féroce ; le courage pour survivre, pour prêcher. L’histoire de la foi chrétienne est une histoire de courage.
J’ai entendu un évêque nigérian décrire le massacre de ses prêtres par des militants Islamiques et l’élimination d’assemblées locales entières dans le Nord du Nigeria. Ensuite, il a transféré son propre fils, également prêtre, dans une zone dangereuse. Certains étaient choqués et lui ont demandé pourquoi il avait fait une chose pareille. Sa réponse ? Comment pouvait-il envoyer le fils d’un autre s’il n’était pas prêt à envoyer le sien. J’en étais bouleversée.
Mourir pour Christ
Des jeunes femmes se sont fait enlevé de l’école par les terroristes de Boko Haram. Certaines, des chrétiennes ont subi la pression pour se convertir. Pourtant, au jour le jour de jeunes filles courageuses continuent d’arpenter le chemin de l’école quand elles ne doivent pas aller se cacher. La fille ainée du Pasteur Marc Enoch faisait partie des presque 300 jeunes filles enlevées, connus mondialement comme les ‘Chibok girls’. Elle aurait été enterrée vivante pour avoir refusé de se convertir. Selon Christian Today , le pasteur avait dit “L’on m’avait dit que ma fille avait refusé de changer sa religion. On m’a appris qu’ils ont creusé un trou et ils l’ont enterrée jusqu’au cou et l’ont lapidée. Mourir pour la cause du Christ, c’est la chose la plus merveilleuse pour moi. Je suis reconnaissant qu’elle n’aie pas change sa religion. Elle avait confiance en Dieu. ”
Tout aussi puissant est le témoignage des membres des familles des 21 Copts assassinés sauvagement par l’Etat islamique en 2015 parce qu’ils ont refusé de renoncer à leur foi en Jésus. Leurs enfants sont fières de leurs pères et de leur fidélité envers le Christ. La veuve de l’un d’entre eux a déclaré ‘Je suis fier de lui. Il a relevé nos têtes et nous a honorés aussi bien que tous les chrétiens.‘ De même que l’apôtre Paul avait estimé que son emprisonnement donnait de la hardiesse à d’autres pour prêcher l’Évangile, la communauté Copte en Egypte aurait été ‘enhardie par l’exemple de ces 21 hommes…dans leur refus de renier Christ.‘ (Source; The Christian Post)
Comment vivons-nous pour Christ ?
Dans une bonne partie du nord du Nigeria, aller au culte le dimanche est une entreprise périlleuse. Pourtant, ces serviteurs de Dieu sont fidèles à leurs postes et prêchent l’Évangile. Beaucoup auraient pu fuir vers le sud, mais ont choisi de rester. Le père Gideon Obasegie, assistant de l’évêque catholique de Maiduguri, une ville en proie aux attaques vicieuses de Boko Haram fait partie de ceux-là, aussi bien que son évêque. Il a eu cette parole forte ‘Vous pouvez détruire les églises, vous pouvez détruire les presbytères, mais vous ne pouvez pas détruire la foi.’
Étonnantes histoires de courage.
Dans d’autres parties du monde, nous craignos les critiques, la moquerie, ou d’autres désagréments somme toutes insignifiants.
Il se peut que le changement que nous attendons, pour lequel nous prions ne se fasse que lorsque Dieu trouve des personnes prêtes à endurer l’adversité comme de bons soldats de Christ ? Est-il possible que Dieu cherche des personnes qui oseront dire, faire ce que Dieu veut, qui Lui fassent confiance pour les amener à triompher en toutes circonstances et face à chaque défi ; des personnes qui choisissent de se tenir et vaincre plutôt que de craindre et échouer ?
Vous pouvez détruire les églises, vous pouvez détruire les presbytères, mais vous ne pouvez pas détruire la foi. Share on X
PS – Cet article publié dans une forme plus courte auparavant a été remanié et dévéloppé. Vous pouvez lire la version initiale ici.
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