Un beau métier

Un jour, à Bruxelles je me suis dirigée vers le guichet du métro pour demander des directions pour aller à mon hôtel. J’étais loin d’imaginer qu’allait s’ensuivre une réflexion sur la nature de ma vocation. L’agent, derrière la paroi de séparation en verre a fait une remarque sur la croix que je portais en me demandant ‘vous êtes croyante n’est-ce pas, vous portez une croix ?’ ‘Oui’ j’ai répondu. Il m’a alors informée qu’il y avait une église dans le voisinage, une cathédrale de renom. Il voulait ensuite savoir s’il m’arrivait de chanter à l’église. Je lui ai répondu que ‘non, je ne suis pas chanteuse, je suis pasteur’.

Quelques minutes de silence alors qu’il devait peser la probabilité que cette personne devant lui puisse réellement être un membre du clergé. Rompant son silence étonné, il a fini par dire ‘c’est un beau métier’. Hm ! A vrai dire, je ne l’avais jamais envisagé en ces termes. ‘Vous devez rencontrer beaucoup de personnes’ dit-il. ‘Oui, mais je suis sure que vous devez en rencontrez plus’ ai-je répondu en pensant aux milliers de personnes qui achètent des tickets chaque jour. Combien j’aimerais en voir de ceux là à l’église!

Il n’avait pas fini. ‘Oh vous devez entendre les gens parler de tous leurs problèmes, si moi je devais commencer à raconter les miens, on en aura jusqu’à demain matin’ m’a dit cet homme d’âge moyen au visage serein et plutôt sympathique. Nous avons poursuivi courtement la conversation et je suis partie de là en méditant sur le fait que lorsqu’il a évoqué le rôle du pasteur, il n’a parlé ni de Dieu, ni du rôle du pasteur pour communiquer la connaissance de Dieu aux autres, pour aider les gens à recevoir la délivrance par la parole de Dieu et la prière, mais uniquement du pasteur comme conseiller et psychologue.

Et c’est une vision très répandue. Pour beaucoup, l’église, Dieu c’est ceux là qui donnent conseil, qui écoutent nos problèmes sans réellement s’attendre à une solution quelconque, du moins sans l’intention de faire notre part pour vivre pleinement pour Dieu au jour le jour, pour  accepter le défi de grandir spirituellement, connaître la parole de Dieu, prier, être assidu aux réunions de l’église et servir. Or parler à un pasteur ne suffira pas à régler vos problèmes, il y a des forces spirituelles en jeu auxquelles il faut s’attaquer par la parole de Dieu et la prière.

Il y aussi des questions qui touchent au caractère qui doivent être traitées par le moyen de la repentance et d’une marche quotidienne avec Dieu et pour Dieu. Dans beaucoup de cas les problèmes pour lesquels les gens souhaitent le conseil ont pour racines la rébellion, la désobéissance et l’égoïsme est l’antidote premier c’est la repentance avec un R majuscule.

Une certaine écoute est nécessaire, mais il est possible d’en faire trop, de nous retrouver en tant que pasteurs à amener les gens à ne parler qu’à nous alors que nous devrions les amener à parler avec Dieu, et beaucoup de pasteurs sont ensuite culpabilisés lorsque la situation ne change pas. Nous devons apprendre aux gens à communiquer directement avec le Père, à vivre dans la sainteté, ainsi les pasteurs seront plus disponibles pour prêcher et enseigner l’évangile et s’occuper de ceux qui ont un réel besoin de conseil.

Shalom

1 réflexion sur “Un beau métier”

  1. Rien à dire a part merci !

    Merci Seigneur de nous permettre de nous adresser librement à toi, et de nous avoir permis d’y accéder grace à notre Seigneur.

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