C’est un plaisir de lire les évangiles, enfin, jusqu’à ce que l’on arrive vers la fin; la fin c’est là où Jésus s’est fait crucifié et c’est nettement moins agréable de Le voir vivre l’angoisse du sacrifice rédempteur; mais, Il s’en sort et tout à la fin, tout va bien de nouveau. Mais avant d’arriver à la fin de l’histoire, vous avez le temps de savourer différents aspects de la vie de Jésus et notamment Ses propos. Il avait une perspective plutôt radicale des relations humaines et Il disait des choses assez étonnantes. Prenons par exemple le cas de la paille et la poutre. Voilà un excellent titre pour un livre : la poutre et la paille.
Jésus dit dans Luc, 6, 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Aie, pas très tendre; mais suivre ces instructions simples nous épargnera nombre de divisions, de troubles et beaucoup de peine. Chose intéressante, Jésus reconnait que cette personne est loin d’être parfaite, elle a après tout une paille dans ses yeux, et sur ce, nous ne pouvons guère en disconvenir. Après tout, non seulement nous avons tendance à voir toute la paille dans l’œil du voisin, nous pouvons la décrire dans les moindres détails à force de la contempler de long en large.
Mais là où le bât blesse c’est que Jésus va plus loin, tout en reconnaissant les insuffisances de l’autre Il évoque la forte possibilité que nous même soyons pire que les personnes que nous critiquons. Plus encore Il propose un régime d’auto évaluation et d’auto correction avant même de penser à mettre l’autre à sa place. Des paroles loin d’être tendre mais très à propos car nous sommes si enclins à dénigrer, critiquer et nous plaindre des autres dans l’assurance de notre propre vertu. En tant que pasteur, on ne peut que constater chez les humains une forte propension à diagnostiquer minutieusement les défauts microscopiques des autres tout en ignorant assidûment nos propres insuffisances gargantuesques.
C’est chose sérieuse, refuser de faire face à nos propres travers et pointer constamment du doigt les autres ne peut que nous rendre profondément malheureux. Chacun doit faire face à ses insuffisances; car même si les autres ont tort, ils ne risquent pas de changer pour vous rendre heureux, vous seuls pouvez changer pour vous rendre heureux. Tout est question de repentance, nous ne pouvons connaître une transformation en profondeur si nous continuons à avancer des justifications pour notre comportement tout en flagellant les autres pour des actes nettement moins répréhensibles que les nôtres. Lorsque les personnes se tournent vers moi pour se plaindre d’affronts réels ou imaginés, ma réponse est simple, PARDONNER; pour certains, c’est du grec ancien, incompréhensible. Ils préfèrent choyer leur peine, la serrer contre leur poitrine et y trouver réconfort. Soit.
Mais il convient de se rappeler que chacun a probablement des travers dont il est inconscient, que d’autres voient et n’apprécient guère. Il se peut que vous ne soyez pas aussi magnifique que ce que vous avez toujours pensé. Il se peut que lorsque d’autres vous regardent ils soient confrontés à une poutre. Pour recevoir la miséricorde, il convient d’exercer la miséricorde. Le voie du Maître c’est celle du pardon, laisser tomber et recommencer. C’est ce qu’Il a dit dans les versets précédent l’illustration de la poutre et la paille. La voie du Maître c’est de mettre de l’ordre dans nos propres vies avant de porter notre attention sur les autres. Shalom!
J’ai encore eu l’occasion aujourd’hui d’enlever la poutre de mon oeil alors que j’essaiyais de retirer la paille de ma voisine. Il m’a fallu du temps pour comprendre que j’avais eu tort mais Dieu soit loué pour son immense bonté et la patience de ma voisine. C’est seulement lorsque j’ai décidé de me repentir que j’ai compris que j’avais mal fait. Alors la joie m’a envahi et ma relation avec ma voisine est encore meilleur qu’avant. Que Dieu me donne la grâce de toujours reconnaître mes fautes, car c’est l’une des clefs de la vie!