Enfant, la fin décembre et le début janvier était le meilleur, absolument meilleur moment de l’année. D’abord, il y avait Noël, ensuite l’anniversaire de mon frère, ensuite le mien, ensuite le réveillon du nouvel an et bien entendu l’arrivée de la nouvelle année. C’était merveilleux, des moments agréables, des moments de fête, de bonheur et abondants en nourriture. Avec le temps, cette période s’est progressivement transformé en un temps nettement moins axé sur les festivités mais plutôt sur la réflexion. C’est un temps pour faire le bilan, pour réfléchir, pour méditer, un temps pour être reconnaissant et pour réévaluer les priorités, un temps pour revoir en profondeur l’essentiel. Et justement « qu’est-ce que l’essentiel ? »
Luc, dans son évangile nous raconte cette excellente histoire, celle d’une conversation qui s’est déroulée entre Jésus et ses disciples. Elle commence de manière plutôt anodine avec une question que Jésus pose à ses disciples. On peut très bien imaginer Jésus se tournant vers ses disciples et leur posant simplement la question « Qui est-ce que les foules disent que je suis ? » Réactions des uns des autres, informant Jésus de ce que les autres pensent de Lui. Mais voici que, j’imagine, l’air plus solennel, avec un regard qui semblait pénétrer jusqu’au fond de leur âme il les met sur la sellette « Et vous qui dites vous que je suis ? » Certains peut-être, intérieurement « Ah, oh, nous on pense que… ». Mais rapidement Pierre comprend et s’empresse de répondre « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »
C’est que chaque homme, chaque femme, chaque enfant est tenu de répondre à cette même question de Jésus « Qui dites vous que je suis ? ». A mon sens il s’agit là de la question essentielle de l’existence humaine. Et c’est la raison pour laquelle chaque année, au milieu des fêtes et des festivités pour célébrer Son Incarnation, en tant que ministre de l’évangile, j’aime attirer l’attention de nouveau sur la nature de Celui que nous adorons, sur les choses fondamentales que nous devons connaître et que nous devons croire à Son sujet pour Le suivre tel que nous devrions. Ce sont des choses qui inévitablement, déclencheraient un changement de paradigme dans nos vies. Cela est absolument vital pour les croyants en Christ aujourd’hui, peut-être comme jamais auparavant.
‘Méditer Jésus’ n’est peut être pas l’occupation préférée des Chrétiens mais c’est indispensable. Alors que nous accueillons la nouvelle année, que nous rédigeons la liste des résolutions à observer, des comportements à modifier et des orientations à suivre, nous ferons bien d’y inclure ou plutôt de mettre tout en haut de cette liste, une réévaluation de notre perspective de Jésus. Les disciples du Christ ne peuvent plus se contenter de « croire en » ou même d’ « aimer » Jésus, nous devons être certains de connaître Jésus. Nos vies en dépendent, l’affaire est urgente. Et c’est même une question de survie.
La tentation est grande dans ce climat d’hostilité grandissante en Europe et en Amérique vis-à-vis les disciples du Christ, d’épouser à l’aveuglette des causes diverses et variées pour contrecarrer contre ce ou ceux perçus comme les ennemis de la foi. Or le vrai danger est à l’intérieur : l’incrédulité grandissante des croyants, leur vision de plus en plus confuse de Jésus, l’absence de certitude quant aux fondamentaux de la foi qui conduit à rendre de plus en plus flous les lignes de démarcation, à une certaine volonté de relativiser la révélation biblique du Fils de Dieu pour faire de la place pour des visions autres de la divinité et au refus de faire face à la conséquence logique de Dieu devenu chair rejeté par les hommes.
Car nous lamentons l’incrédulité du monde; or si nous devions croire les Ecritures, le problème ne résiderait pas dans l’incrédulité du monde mais plutôt dans celle de l’Eglise; le sel qui court le grave danger de perdre sa saveur. La difficulté n’est pas tant dans le fait que le monde soit dans ‘l’obscurité’ mais dans le fait que ce qui est censé l’illuminer est lui même en train de glisser progressivement dans l’obscurité. C’est l’obscurité du compromis, un vers subtil qui ronge insidieusement le chrétien moyen vu que nous voulons à tout prix, Dieu sait pour quelle raison, nous faire accepter par le monde; et que des gens nous trouvent nous raisonnables alors même qu’ils trouvent notre foi des plus déraisonnables. Le résultat inévitable c’est le malaise, la tiédeur de la foi et pis l’abandon.
Il nous faut voir Jésus. Les cadres théologiques sont utiles mais ne sont pas la réponse. Nous avons besoin d’une image nette et claire dans nos esprits du Fils de Dieu. C ‘est l’œuvre du Saint Esprit qui souffle la vie en nous par Sa parole. Nous en sommes énergisés . Nous ne sommes pas en relation avec une philosophie mais une Personne. C’est lorsque nous le contemplons que nous le voyons, que nous devenons amoureux de Lui, que nous croyons en lui , que nous nous engageons à Le suivre dans toutes Ses voies et que nous sommes en mesure de vivre à contre courant si besoin.
La question est donc posée « Qui dites-vous qu’il est ? » Commençons cette année avec une ferme assurance dans la foi, un engagement indéfectible envers le Fils de Dieu et une détermination inébranlable à rendre Son nom glorieux dans notre génération. Peut-être que le monde entier ne va pas nous suivre, mais advienne ce qui adviendra, nous sommes dans l’obligation de veiller à ce que le monde ne nous amène pas nous à le suivre.
Shalom!
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