Déficit d'amour - le remède

Il y a une arme puissante dans la bouche des brebis maniée avec dextérité et délectation par certaines, c’est l‘accusation qu’il n’y a pas d’amour dans leur église. Certains malheureux pasteurs vivent dans un tourbillon émotionnel et n’en finissent pas de culpabiliser à toute mention, oh l’horreur, de déficit d’amour.

Mary Rearick Paul, pasteur et théologien explique dans un fascinant article sur l’évangélisation par le service que dans chaque église où elle a exercé les fonctions de pasteur, il y avait toujours des personnes qui se plaignaient de se sentir isolées, de ne pas se sentir aimées ou appréciées.

Effectivement l’un des plus grands besoins de l’individu c’est l’amour et lorsque quelqu’un arrive dans une communauté d’église, instinctivement il est à la recherche non seulement de Jésus mais aussi d’amour et d’acceptation, et il devrait les y trouver. Nos églises devraient fonctionner comme de véritables communautés d’amour.

Mais l’église est-elle toujours fautive à chaque fois que quelqu’un ne se sent pas aimé ou apprécié ? Je pense que non. Selon Mary Rearick Paul « ceux qui ont du mal à se sentir aimés et acceptés vont se trouver davantage entourés en s’impliquant dans le service pour le bien des autres. Non seulement ils cessent de se focaliser exclusivement sur leurs besoins personnels, ils tissent aussi des liens étroits avec ceux avec qui ils servent. »

En d’autres mots il ne s’agit pas d’exiger l’amour, mais d’en donner et de servir. Lorsque quelqu’un VA et fait quelque chose pour quelqu’un d’autre, lorsqu’il donne, sert et aide, il devient moins préoccupé par sa propre vie et est en mesure de développer des relations intimes. Ce faisant, il cesse d’être isolé ; il aimera et se sentira aimé. Je crois que Jésus l’a dit de cette façon ‘il est plus béni de donner que de recevoir’.

Par ailleurs, il convient de reconnaitre que certains de ces cris persistants pour l’amour ne sont que le reflet de problèmes personnels auxquels les gens ne souhaitent pas s’attaquer alors qu’ils choisissent de déplacer la responsabilité de leur mal-être sur l’église. On met la pression sur les leaders qui d’un théâtrale coup de leur baguette du Saint Esprit et comme preuve de leur appel et onction, doivent en un tour de main, effacer des années de comportement dysfonctionnel sans la discipline de l’obéissance et de l’assiduité dans la prière et dans l’étude de la parole de Dieu.

Or sans s’en rendre compte leaders ou églises peuvent se retrouver à consacrer énormément d’énergie à faire en sorte que leurs membres les moins coopératifs se sentent heureux et aimés, au point d’oublier leur véritable mission qui consiste à amener l’évangile à ceux qui sont extérieurs à l’église (ceux là qui, du moins à en croire l’évangile, sont en bien pire état que quiconque à l’intérieur de l’église qui appartienne réellement à Christ). L’église devient ainsi un club exclusivement centré sur les besoins interminables de ses membres.

Vous êtes chrétiens, cela veut dire que vous avez reçu la puissance du Saint Esprit pour devenir et pour faire; vous ne devez plus vivre dans une dépendance passive à l’attente de quelqu’un d’autre qui va vous faciliter la vie, ‘nourris moi’, ‘lave moi’, ‘réchauffe moi’. .. Vous et moi avons reçu cette capacité d’être des acteurs à part entière dans cette aventure humaine, d’être des porteurs d’amour, des porteurs d’espérance, et des porteurs de vie. Mais d’abord il nous faut renoncer à l’auto-adoration, cesser de jouer les vedettes, braquer les projecteurs sur quelqu’un d’autre et en faire la star et le héro de cette histoire. Et là nous connaitrons l’amour. Notre Père y veillera.