Installée dans le Salon de la gare de Strasbourg j’attends mon train et je réfléchis. Cette semaine j’ai croisé plusieurs visages issus du passé et presque à chaque fois nous avons procédé à une petite séance de rattrapage. Parmi eux une personne qui fut toute étonnée de découvrir mon activité pastorale et en a exprimé une grande joie du fait que je sois une femme. En y réfléchissant plus tard, j’ai pensé que en effet, j’en ai une grande joie moi aussi, mais pour des raisons autres.
A vrai dire, ma joie n’est pas tellement du fait d’être ‘pasteur’, mais du fait que ma vie soit utile à Dieu, quelque soit la fonction exercée ; ce serait un terrible gâchis que de ne pas vivre de sorte à apporter une valeur ajoutée dans le royaume de Dieu.
‘This is it’, comme on dit en anglais. Il n’y aurait pas de réincarnation, une seule occasion nous est donnée pour vivre d’une manière digne du Seigneur. Je dois consacrer ma vie à quelque chose qui a une valeur au-delà de l’éphémère. Et c’est facile de s’occuper avec des futilités et laisser passer le temps.
Par ailleurs notre société est constamment en train de faire du ‘repackaging’. L’argent, le sexe, l’adultère, l’avarice, ‘repackagés’ nous sont vendus et revendus et constituent l’image de réussite et de vie ‘bien’ y compris pour des chrétiens qui les consomment sans discernement.
Or, Dieu donne à Ses enfants le privilège de donner leurs vies pour des choses vraies, éternelles ; donner leurs vies pour Son royaume, pour sortir nos semblables de disette spirituelle, émotionnelle et existentielle ; et cette disette là n’épargne personne ; de participer à la transformation de vies et de destinées. C’est une affaire à laquelle Dieu s’intéresse et dans laquelle Il excelle.
Nos témoignages respectifs y attestent. Ainsi j’aime les témoignages, j’aime entendre raconter ces pans de vie qui vantent à tue-tête la bonté et les actions de Dieu. Et ce dimanche, nous n’avons fait que cela, raconter, raconter, et raconter ce que Dieu a fait. Nous avons par nos histoires respectives annoncé que Dieu est impliqué dans la vie de Son peuple. Telle personne libérée de la dépression, transformée spirituellement, émotionnellement, devenue solide, forte, amoureuse de Dieu, telle personne guérie et le père (pourtant au loin) guéri physiquement suite à la prière, telle personne, convertie de manière fulgurante, et contre toute attente, s’appliquant dans la parole de Dieu et persévérante dans la prière, devenue servante de Dieu, sérieuse et solide, telle personne rebelle, difficile, une jeunesse vécue dans la débauche touchée par la grâce.
Autant d’occasions de se réjouir du privilège que c’est d’appartenir à ce Dieu si extraordinaire et de participer un tant soit peu à communiquer Sa grâce dans les vies. L’autre versant c’est ceux qui s’obstinent à vivre avec Dieu selon leurs règles à eux, en insistant pour que d’autres convainquent Dieu de faire leur volonté à eux, insistant pour que quelqu’un d’autre ouvre la porte que eux-mêmes maintiennent fermées par leur attitude ; et là on se dit si seulement ils savaient, si seulement ils accepteraient le bras tendu, si seulement ils cessaient la manipulation et l’hypocrisie et acceptent de faire leur part.
Dieu a fait la sienne. C’est une joie de servir Dieu car Il ne déçoit jamais. Certains pensent que dans Sa souveraineté Dieu décide de rendre les gens malades ou les tuer, il n’en est rien. Jésus allait partout faisant du bien, c’est toujours le cas aujourd’hui ; guérissant ceux qui étaient opprimés, c’est toujours le cas aujourd’hui. Il y a fort à faire pour faire connaître et vivre la bonté de Dieu à notre génération et il incombe à chacun de Ses enfants d’y consacrer ls vie. Notre expérience n’est pas toujours à la hauteur de Sa parole, Sa parole reste néanmoins vrai.
Il nous incombe de nous mettre en accord avec Dieu, de nous investir dans le but d’apprendre les principes du royaume de Dieu, de changer, de nous laisser changer pour que plus rien ne fasse obstacle à la pleine manifestation du désir du Père. C’est un privilège donné à chacun de Ses enfants de voir des vies changées et d’y participer, de voir ceux qui jadis étaient éloignés et qui étaient des gens du dehors, devenir des gens de la maison de Dieu. Et l’assurance que nous avons c’est qu’Il fait toujours Sa part. Mieux encore Sa part est faite avant même la fondation du monde, nous y entrons, et pour nous et pour les autres. Et c’est cela le piquant de l’existence pour l’homo cristianus, car Dieu donne à chacun de Ses enfants le privilège d’être un libérateur.
Shalom !
(article initialement publié 04/11)
