A Paul, à Athanase, à Tyndale, un grand merci

Nous commençons une nouvelle série sur la Parole de Dieu ce dimanche et j’ai hâte. Toujours avant de prêcher je regarde la Bible et je m’émerveille de ce que Dieu se soit donné la peine de nous communiquer Son cœur, Ses voies, et Ses projets pour l’humanité. Étonnant, et Il n’y était même pas obligé. Il aurait pu décider de nous laisser dans l’ignorance concernant Sa nature, réduits à faire des suppositions et à quémander la moindre information à Son sujet, vivant dans l’incertitude la plus totale, pour mieux nous tenir. Ce n’est pas le cas et je m’en réjouis.

Nul besoin de dire que mes sentiments n’ont pas toujours été si nobles. J’étais une parfaite sceptique qui accusait les chrétiens qui tentaient de me prêcher l’évangile de promener ‘un livre de mille et une erreurs’. Comme vous pouvez imaginer j’ai eu pléthore d’occasions depuis pour ravaler mes paroles, et point de goût amer. Se rétracter n’a jamais été si agréable. Douce vengeance que celle du Seigneur ! J’ai depuis découvert que l’authenticité littéraire de la Bible n’est plus à démontrer, les manuscrits anciens en témoignent ; et que son authenticité spirituelle a été confirmée de génération en génération, et continue à l’être par les vies transformées que nous voyons au jour le jour.

Les pères de l’église primitive (Athanase et d’autres) ont livré des batailles épiques pour préserver l’intégrité des Écritures qui leur ont été communiquées pour ce qui est de la forme et du contenu, et pour éviter que des écrits et interprétations hérétiques puissent y être introduits. Pourtant aujourd’hui beaucoup qui se disent Chrétiens cherchent des lectures palpitantes qui auraient été exclues des Écritures suite à des vils complots obscurantistes et qui apporteraient un ‘autre’ éclairage sur Jésus, alors même qu’ils sont loin de maîtriser celles qu’ils ont sous la main et de comprendre comment elles sont arrivées là. Et que dire des virulents pourfendeurs de la foi, par ailleurs fort ignorants de la Bible au point parfois de confondre évangiles et épîtres ; devant ceux là malheureusement beaucoup de chrétiens rasent le mur. Pis c’est quand les chrétiens eux-mêmes négligent sciemment la Parole de Dieu. Or, certains ont payé le prix fort pour qu’elle arrive jusqu’à nous.

Nous tous, nous devons beaucoup à ses scribes qui ont copié laborieusement manuscrit après manuscrit, et dans d’autres générations lorsque ‘les autorités ecclésiastiques’ avaient la mainmise sur les Écritures et en refusaient accès à l’homme de la rue, à ces individus courageux, tel William Tyndale qui ont osé traduire les Saintes Écritures dans les langues usuelles. Tyndale aurait dit à l’évêque de Worcester (selon certains il faisait référence au pape), « Si Dieu me garde en vie, avant peu je ferai en sorte que le garçon qui conduit la charrue en sache plus que vous sur les Écritures.». Il était le premier à traduire les Écritures directement du grec et du hébreu vers l’anglais, la première traduction imprimée. Pour sa peine, il a été arrêté, emprisonné, étranglé et brûlé.

Aujourd’hui nos querelles sont bien mineures, mais pouvons nous prendre quelques instants rien que pour nous émerveiller de ce don qui aujourd’hui est non seulement disponible en version papier dans un grand nombre de langues, mais aussi sur cd, en mp3, sur Kindle, et l’internet en est submergé. La prophétie de Tyndale s’est accompli, de nos jours n’importe quel laboureur peut mieux connaître la Parole de Dieu que n’importe quel ecclésiastique, s’il s’appliquait à l’étudier. Quelle joie. Mais alors que nous nous réjouissons, il convient de nous rappeler les paroles de Jésus, à celui à qui beaucoup est donné, beaucoup sera demandé. Nous avons beaucoup reçu. Ne devrait on pas s’attendre à ce que notre piété et notre justice dépasse de loin celles des générations précédentes qui n’avaient pas eu, comme nous aujourd’hui cet accès quasi universel aux Saintes Écritures. A méditer.

Selah !