Célébrons ce qui est

Alors qu’à Abba House nous continuons la semaine de prière, je médite sur la grâce de ce que nous sommes là; je médite sur le miracle extraordinaire que constitue notre existence même. Nous n’avons pas l’habitude de nous émerveiller de ce qui est, nous le voyons et nous projetons sur lui nos espoirs et nos aspirations, pour nous retrouver parfois déçus lorsque nos attentes ne trouvent pas satisfaction, parfois aux anges dans le cas contraire.

Mais il est essentiel de faire un pas en arrière pour célébrer l’existence de ces choses que nous prenons pour acquises. Par exemple, je m’émerveille de l’existence de Dieu, je m’émerveille de ce qu’il soit tel qu’Il est, Il aurait été le contraire de ce qu’Il est, la vie serait insupportable. Je m’émerveille de l’existence de la foi, de la capacité qui nous est donné de croire en Dieu, de ce que nous ne sommes pas condamnés à vaciller dans un sombre no man’s land d’incertitude spirituelle. Et je m’émerveille de Ses œuvres.

Je m’émerveille de ce qu’Abba House existe. Plus que quiconque je sais qu’il s’agit d’un véritable miracle. Plus que quiconque je sais qu’il n’existe aucune raison imaginable qui expliquerait son existence autre le fait que Dieu le Père dans Sa sagesse infinie à demandé qu’elle ‘soit’. Et lorsqu’Il l’a appelé à être, ça m’a effrayé, ça m’a terrifié, et j’ai fait la sourde oreille pendant quelque temps. Nous n’existons ni parce que nous avons un grand leader visionnaire, ni parce que nous avons un leader courageux et audacieux, ni parce qu’un jour une équipe extraordinaire d’individus talentueux s’est réunie pour dire ‘allons y’.

Parfois des pharisiens de passage nous trouvent des insuffisances, nous les encourageons à aller là où ils n’auront pas à tolérer des gens imparfaits comme nous et nous sommes heureux de ce que nous n’aurons pas à les tolérer. Si seulement ils savaient. Ces diamants sont déjà moins bruts qu’ils ne l’étaient auparavant. Je pense aux années passées, aux tentations de prendre une autre direction, aux chants de sirène de la vie mondaine, et je m’émerveille de la persistance de Dieu.

Un jour, en pleine prédication, je me suis mise à genou, émue et reconnaissante de ce que Dieu m’ait touchée, de ce qu’Il ait réussi à percer mon carapace; je l’ai remercié de ne pas avoir laissé tombé en dépit de mes histoires, en dépit des années passées à vilipender et Bible et Dieu, à me moquer des Chrétiens ; en dépit des années passées à cultiver assidument l’incrédulité. Dieu n’est vraiment pas vindicatif, j’en suis la preuve vivante. Et chacun de nous à Abba House a son histoire.

Pour chaque plante qui sort de terre, c’est un long voyage pour la semence mise en terre ; ces quelques petits arbres ont mis du temps pour germer et sortir ; la semence portait en elle la vie mais gardait le secret sur les petits arbres qui allaient en sortir ; ainsi, les petits arbres que nous sommes à leur tour ne révèlent pas la grande forêt qu’ils vont devenir. Mais Le même qui à pris une bande disparate aliénée de Dieu et l’a rassemblée dans une église nous amène progressivement vers ce qu’Il avait prévu avant la fondation du monde.

Une des prières que j’ai faite lorsque nous avons entamé cette aventure extraordinaire d’implantation d’église c’était de demander à Dieu de faire de nous des gens qui voient l’invisible et croient l’impossible; des agents de changement et de transformation de la société; ceux qui vivent déterminés par le visible ne peuvent faire se voyage avec nous. Entretemps, nous célébrons simplement le fait que nous sommes là.