les prédicateurs morts nous parlent si bien

J’aime lire les prédicateurs morts, les prédicateurs d’une autre époque. Ils ont beaucoup à nous enseigner sur notre propre époque, sur la nature fondamentalement inchangée de l’homme. Ils nous permettent de comprendre qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, et par conséquent de dédramatiser. Je m’explique.

Paul dans sa lettre à la communauté de Philippes (que nous étudions à Abba House depuis plusieurs semaines) encourage chacun à mettre en œuvre son salut. Il y a un aspect très personnel à la question, chacun s’appliquant à ‘son’ avancement dans la foi et non celui du voisin, une injonction qui prend le contre-pied de notre penchant habituel à vouloir enlever la paille de l’œil du voisin en ignorant la poutre qui est dans le nôtre.

Eh bien, figurez vous que Charles Spurgeon, le prince des prédicateurs, bien avant moi s’était attardé très longuement sur cette question et je vous livre une partie de ses réflexions très savoureuses à ce sujet. Lire Spurgeon comme d’habitude est un régal. Écoutons le évoquer plusieurs catégories d’individus:

« Lorsqu’ils entendent un sermon, ils sont là assis, la bouche ouverte, prêts à sauter sur une demi erreur. Ils condamnent un homme pour un mot, puisqu’ils se tiennent pour le standard en matière d’orthodoxie, et ils évaluent le prédicateur pendant qu’il parle, avec le détachement de ceux qui se seraient vu nommés juges adjoints du Grand Roi lui-même. Oh, cher Monsieur, évaluez votre propre personne! C’est une très bonne chose d’avoir l’intelligence et la foi qu’il faut, mais c’est encore meilleur d’avoir le cœur qu’il faut. »

Quelle délectation ! Ou encore, et je vous assure je n’ai rien inventé :

« Il convient de lancer une mise en garde à certaines personnes qui passent leur temps sur des spéculations curieuses. Lorsqu’elles lisent la Bible, elles ne cherchent pas à savoir si oui ou non elles sont sauvées, mais plutôt à savoir si nous sommes sous la troisième ou la quatrième coupe, quand viendra le millénium, ou qu’est-ce que la bataille d’Armageddon. Ah, cher monsieur, étudiez ces choses si vous avez le temps et les compétences pour ce faire, mais portez premièrement votre attention sur votre salut. »

Et il poursuit :

« Je connais certains qui ont vraiment besoin de regarder à leur salut. Je parle de ceux qui sont constamment en train de critiquer les autres. A peine arrivés dans un lieu de culte, ils commencent à observer les habits et le comportement du voisin. Nul n’est à l’abri de leurs remarques, ce sont des juges avides de commentaires mordants. Vous, les critiques et les commères, regardez à ‘votre propre salut’.

Vous avez condamné un prédicateur l’autre jour pour une erreur supposée, pourtant c’est un serviteur cher à Dieu qui vit proche de son Maître ; qui êtes vous, cher Monsieur, pour employer votre langue contre une telle personne ?

L’autre jour, un humble chrétien a été la cible de votre médisance et vos rumeurs, et il en a eu le cœur meurtri. Tournez votre regard sur vous-même, tournez le sur vous-même.
Si ces yeux, si perçants lorsqu’ils regardent vers l’extérieur pouvaient de temps en temps se tourner vers l’intérieur, ils verraient probablement un spectacle d’une horreur telle à leur ôter la vue »

Oh, oh c’est fort. Force est de conclure que décidément, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

La prochaine fois que quelqu’un vient vous dire tout le mal qu’il pense de votre prédication, ou encore tout le mal qu’il pense de vous, ou mieux encore vous interroger sur votre doctrine sur la fin des temps, pensez à Spurgeon.

Ainsi je lis les prédicateurs d’une autre époque. Et je comprends : que l’homme est le même, des chrétiens exaspérants il y en a toujours eu et il y en aura toujours, que l’église a toujours été imparfaite, et le sera jusqu’au retour de Jésus, non, désolée, je n’ai pas de calendrier précis, et que, joie sur joie, j’en fais partie.

Et je comprends aussi qu’elle demeure la lumière du monde et le témoignage de Dieu sur la terre, l’assemblée des saints, et que finalement, comme dit le même Spurgeon, c’est au milieu d’elle que je veux vivre et mourir’.

Y a-t-il un alléluia dans la salle?

!

1 réflexion sur “les prédicateurs morts nous parlent si bien”

  1. INIMAGINABLE! Si tu n’ avais pas précisé le nom de l’auteur, on n’aurait jamais pu deviner que ces réflexions dataient du XIXème siècle! Rien de nouveau sous le soleil.

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