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La tiédeur et les occasions manquées pour l’évangile, (royaume du Kongo (15è siècle))

Chaque génération doit s’interroger pour savoir si elle est en train d’accomplir le mandat du Christ. Notre absence de feu et de zèle pour l’évangélisation ont des conséquences sociétales et historiques plus importantes que ce que nous pensons. Dans l’article précédent, (lire ici) nous avons vu un portrait rapide de la tiédeur dans l’évangélisation qui a retardé l’évangile en Afrique. Regardons l’exemple du royaume du Kongo, et du royaume du Bénin.

“Les Portugais sont arrivés sur les côtes africaines au XVe siècle. Après un échange d’otages, le roi du Kongo a accepté la venue de missionnaires. Si les missionnaires avaient été en feu, remplis de la puissance du Saint-Esprit, s’ils avaient prêché le vrai Évangile ; et s’ils avaient consacré autant d’énergie à l’évangélisation que ce que les commerçants et la couronne avaient consacré à l’acquisition du territoire, des esclaves et des biens, quels gains auraient pu être réalisés pour le Royaume de Dieu ! Une Église a bien été fondée.

En 1491, Nzinga, le monarque du Kongo, s’était fait baptiser et avait ordonné à sa noblesse de se convertir. Le royaume était devenu un royaume ‘chrétien’ et cela a duré deux cents ans. Le fils et successeur du roi Nzinga, le roi Afonso a défini la théologie de l’Église du Kongo avec l’aide des missionnaires portugais pour tenir compte des concepts religieux locaux. Des prêtres locaux ont été formés, la langue codifiée et des dictionnaires kikongo réalisés. Les termes utilisés pour esprit, Dieu et saint étaient empruntés au vocabulaire spirituel existant, gommant ainsi la distinction avec les religions locales. Emma George Ross affirme que « le Christianisme était accepté non comme une nouvelle religion qui allait remplacer l’ancienne, mais plutôt comme une nouvelle secte syncrétique qui était totalement compatible avec les structures anciennes ».

Le roi Diogo, petit fils de Nzinga avait la ferveur missionnaire et s’est employé à diffuser la religion dans les zones rurales avec succès. Les Portugais, faute de pouvoir exercer le contrôle sur cette Église, ont choisi de l’abandonner. Ils ont cessé d’ordonner de nouveaux prêtres, obligeant ainsi Diogo et les monarques successifs à développer une classe de laïques pour enseigner et dispenser les sacrements. Et c’est ainsi que l’Église a fonctionné pendant deux cents ans. Mais le déclin était inévitable tant la conversion réelle était sujette à question.

Un scénario similaire s’est produit dans le royaume du Bénin, dans l’actuel Nigéria. En 1514, l’Oba (roi) Esigie (1504-1550), après avoir été en contact avec des commerçants portugais, a envoyé des ambassadeurs au roi Manuel du Portugal. Il aurait demandé des prêtres. Des prêtres catholiques sont arrivés en 1515 pour leur communiquer la foi chrétienne. Le fils et successeur du roi Esigie aussi bien que certains des chefs se sont fait baptiser.

Plusieurs églises ont été construites dont la Aruosa N’Akpakpava qui existe encore aujourd’hui. Le roi lui-même se serait converti. Mais au lieu de recevoir le feu du Saint Esprit, il a reçu des Portugais des armes à feu. Son successeur, l’Oba Orhogbua a été éduqué par les Portugais, d’abord à Sao Tomé et ensuite au Portugal. L’histoire est intéressante, car il est le fondateur de Lagos et Badagry qui allaient, des siècles après, jouer un rôle capital dans le commerce des esclaves.

Mais encore une fois, le christianisme a eu peu d’impact réel, peut-être justement à cause du syncrétisme évident. Aujourd’hui, la Holy Aruosa Cathedral est une Église dont le chef spirituel est l’Oba du Bénin et qui n’utilise pas la Bible, Quel terrain perdu ! Ils ont leur propre livre saint et les prêtres sont vêtus comme des prêtres catholiques. Ils ne prient pas par Jésus, ils affirment s’adresser directement à Dieu. Ils considèrent que tous, musulmans, chrétiens, animistes, ont une relation avec Dieu.

Force est de constater que les Européens étaient davantage préoccupés, dès leur arrivée en Afrique, par le commerce que par les âmes et que, dans certains cas, ils ne se souciaient de la christianisation que lorsque cela favorisait le commerce… La vraie évangélisation de l’Afrique a dû attendre les réveils évangéliques en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles qui ont inspiré une nouvelle vague d’activités missionnaires.”

Cet article est un extrait du livre Le Feu de Dieu.

Le feu de Dieu (cliquez)

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